Ma famille, et si je voyais autrement ?

Je me glissai dans la chambre de mon fils un soir tard, en rentrant du travail, afin de l’embrasser et lui souhaiter une bonne nuit mais je le trouvai accroupi sous les couvertures, bien réveillé. « Papa, c’est mercredi », me dit mon fils de 12 ans, « ce soir on avait rendez-vous, papa ! Tu as oublié ».

Quelque part entre les obligations de dernière heure, les donateurs et la liste des choses à faire, j’avais oublié le plus important ministère que Dieu m’ait confié, celui de ma famille.

Des semaines s’étaient écoulées depuis que ma femme et moi avions eu une sortie ensemble, en tête à tête – sans avoir notre monde du travail sur l’agenda -. Je savais qu’il fallait que ça change et que ça change vite. Au lieu de me concentrer sur le travail, j’avais besoin de me concentrer sur ma famille et leur faire savoir qu’ils étaient aussi importants que le travail de mon ministère.

On entreprend d’accomplir les défis du ministère et au milieu de notre travail, on oublie qu’à la maison un petit garçon attend, espérant faire une partie de catch, qu’une adolescente aurait besoin de parler des relations avec les garçons, ou qu’une épouse a besoin d’être traitée avec toute l’attention qu’on lui portait pendant nos fiancailles.

Pourquoi est-ce que cela arrive ? Comment est-ce que cela arrive ? Comment éviter que cela nous arrive ? Et pourquoi ressentons-nous le besoin de travailler si longtemps et si durement ?

Récemment, j’ai pris le café avec un leader parmi les pasteurs. Entre deux gorgées de café, la vérité sur sa famille est sortie … comme ça s’est passé si souvent avec d’autres responsables spirituels. Le leader avec lequel je me trouvai m’a raconté où en était vraiment son ministère. Voyez-vous, le ministère allait très bien, par contre sa famille souffrait, à tel point qu’il a fini par se retirer temporairement afin de se concentrer sur le problème jusqu’à ce que les choses aient changé. J’étais content qu’il ait décidé de faire cela, mais surpris de voir un autre scénario dans lequel un ministère avait supplanté la famille d’un responsable.

Le Dr. Georges Wald, biologiste de l’université de Harvard, Prix Nobel, a exprimé les pensées suivantes : « Ce dont on a vraiment besoin n’est pas le prix Nobel mais de l’amour. Comment pensez-vous que l’on devient lauréat du prix Nobel ? En voulant de l’amour, c’est comme ça. Quand on le veut vraiment très fort, on travaille constamment et on finit par obtenir le prix Nobel. C’est un prix de consolation. L’important c’est l’amour ».

Laissez moi vous demander quelque chose, si nous étions assis dans ce petit café près de chez vous, en train de discuter de notre journée, pourrais-je vous poser une question très personnelle ? Pour quel prix Nobel travaillez-vous ? Est-ce possible que le prix pour lequel vous travaillez ait supplanté votre précieuse famille, ou cette épouse dont vous étiez fou amoureux quand vous lui faisiez la cour ? Ils ont besoin de votre temps, le meilleur, pas les restes.

Bon, avant que votre café ne refroidisse et que nous devions tous les deux repartir, si c’est le moment de rééquilibrer un peu le ministère et la famille, voici quelques idées pour faire démarrer votre cerveau et vous aider à retrouver le chemin. Vous avez un stylo ? Prenez note sur votre serviette en papier. Rassemblez votre famille et établissez une déclaration de mission familiale

Il est tout aussi important d’être décisif en tant que famille, comme cela est le cas là dans votre travail. Nous voulions que notre famille soit sur la même longueur d’onde concernant notre but sur la terre, et les principes qui gouverneraient notre temps ensemble. Nous voulions une grille par laquelle toute décision et conflit seraient tamisés. Vous avez besoin d’un coup de pouce ? Voici le nôtre :

Notre famille fait route dans cette vie ensemble, elle s’enracine en Christ et prend des ailes pour notre mission, elle s’équipe pour marquer une différence dans notre monde en apprenant à vivre comme Jésus, pour Jésus et en Jésus.

Nous avons conçu d’autres éléments dans cette déclaration de mission sous la forme d’une maison avec des murs de rires, des portes de prière et des fenêtres représentant d’autres qualités de caractère importantes. Mettez à part, à l’avance, du temps pour votre famille chaque semaine

Ecrivez-le sur le calendrier. Arrêtez de dire que vous devez encore finir une chose de plus avant de rentrer à la maison. Planifiez votre semaine avec des limites de temps spécifiques et respectez-les. Jetez par-dessus bord les choses de votre emploi du temps qui ne sont pas importantes. Marchez vers la mission à laquelle Jésus vous a appelé, pas la mission que les autres veulent que vous fassiez pour eux. Soyez sans pitié avec cela !

Si votre travail nécessite constamment des heures excessives, c’est le moment d’évaluer d’autres façons d’accomplir votre tâche. Vous ne pouvez pas accomplir la mission tout seul, alors arrêtez d’essayer ! Priez le Seigneur d’envoyer des ouvriers dans votre champ de moisson, puis asseyez-vous et observez-Le se mettre au travail. Priez que le temps que vous investissez chaque jour rapporte des résultats surnaturels, puis rentrez chez vous et soyez un ministre de l’autre champ de mission que Dieu vous a donné – votre famille.

Si vous êtes responsables d’autres personnes, demandez à ceux dont vous avez la charge d’écrire dans la description de leur travail la nécessité d’être engagé envers leur famille et comment le faire.

Développez une activité avec votre famille ensemble et/ou avec chaque membre individuellement. Cela peut être faire de la marche, prendre rendez-vous pour un petit déjeuner dans un restaurant un samedi ou boire un café avec votre épouse et prier ensemble pour la journée. En faisant cela, souvenez-vous que ces moments d’enseignement sont presque comme des «accidents intentionnels » ; ils arrivent mais pas toujours parce qu’ on les avait prévus. Alors assurez-vous de mettre à part assez de temps dans l’année pour être sûr d’avoir ces rencontres.

Créez un « plan de développement de vie » spirituel pour chacun de vos enfants. En ayant un aperçu de leurs forces, des domaines où ils ont besoin de se développer et vos plans pour former leur caractère à mesure qu’ils grandissent sous vos soins.

Nos enfants sont des flèches envoyées dans un monde que nous ne verrons jamais totalement.

C’est notre travail de les former comme des flèches qui voleront tout droit et parcourront la distance jusqu’au but que Dieu veut pour eux. Prévoyez un rendez-vous d’au moins une heure en soirée par semaine… avec chaque enfant ou votre épouse, pendant lequel vous vous concentrez seulement sur eux. Pas besoin de dépenser beaucoup ; du temps seul à seul est l’ingrédient primordial. Quand nos finances étaient en baisse, j’ai passé ces moments avec mon fils dans le jardin derrière la maison.

Quand vous êtes en voyage, envoyez un courriel ou une carte postale à votre famille. Appelez-les au téléphone et priez avec eux en plus de la conversation.

A la fin de la journée, posez à vos enfants ou à votre épouse ces trois questions :

  • Qu’est-il arrivé aujourd’hui dont vous pouvez être fier ?
  • Qu’est-il arrivé aujourd’hui que vous aimeriez bien refaire mieux ?
  • Où avez-vous vu Dieu dans votre journée ?
  • Quand je parle à des hommes du rôle de papa à un week-end sur la famille et le mariage, je leur demande de donner des mots qui définissent le souvenir qu’ils ont de leur père. Beaucoup de ces mots sont négatifs tels que « absent », « dominateur » et « détaché ».
  • Si, aujourd’hui, on demandait à vos enfants de donner des mots qui qualifient votre façon d’être parent, ou si votre épouse faisait une rétrospective de votre vie à vos funérailles, quels mots utiliseraient-ils ? Si vous n’êtes pas satisfait des mots qui résonnent dans votre tête, c’est le moment d’opérer quelques changements dans votre façon de diriger votre famille.

Et au fait, si vous êtes l’homme dans votre famille, assurez-vous de ne pas abdiquer toute la direction de votre famille en faveur de votre femme ; le rôle de responsable n’est pas fait pour être supporté par elle toute seule. Impliquez-vous !

J’aime beaucoup la façon dont Eugène Petersen le dit, dans « Le Message » « Exploitez ou abusez de votre famille et vous finirez par n’avoir qu’une main pleine d’air…. » (Proverbes 11 :29)

Quand mes années de travail seront finies et que les châteaux de mon ministère se dresseront grands et forts, je veux avoir plus que de l’air dans les mains, pas vous ? Etes-vous satisfaits de l’investissement que vous avez fait dans la construction de votre famille et de votre mariage jusqu’ici ? Si la réponse est négative, pourquoi ne pas arrêter l’ordinateur tout de suite et prendre quelques rendez-vous importants avec vos gosses et votre épouse ?